la nuit

LA NUIT

 

Mazen Nasri & Sarah Forst

L’ODEUR DU FUTUR

Sarah écrit. Mazen imagine des parfums. Voilà nos deux médiums. La contrainte du parfum - impossible à retranscrire digitalement guidera nos réflexions - celle-ci mélangée au thème du projet : LA NUIT.

Nous avons pensé ce triptyque d’images accompagné d’un texte sur la nostalgie du futur. Impossible de ne pas ressentir des émotions en pensant, aujourd’hui, à Demain. C’est en puisant dans les images notre passé, sans le vouloir, que les ressources de ces sentiments prennent forme. Tel un rêve prémonitoire, on touche à demain en voyant ce que l’on imagine. Par des visions et des odeurs, un souvenir de l’Après se forme.

Cette création reste inachevée, pour que le futur existe encore. Pour qu’elle prenne vie et voie le jour. Plus tard dans la vie réelle pour qu’on puisse la voir et la sentir.

L'arrosée du matin

Cette nuit, il fait noir et j’ai la nostalgie du futur. Demain est un autre jour - je sais - mais déjà les premières lueurs de la journée à venir dansent devant mes yeux clos. Je sens que demain est proche. Cette odeur de l’après déjà m’enveloppe. Le futur a-t-il une odeur ? Puis-je déjà avoir la nostalgie de ce qui n’est pas créé encore ? Dans tous les cas, cette nuit, j’ai la certitude que demain revête un parfum et cette prémonition odorante me caresse le nez et mes souvenirs. C’est fragile.

L'arrosée du matin

1.jpg

À l’heure où les autres se rendent, s’assoupissent et se donnent aux bras de Morphée, moi je rêve éveillé.e de ce que je réaliserai demain. Déjà j’hume la rosée du matin, dans le fond de l’air. Puis les minutes qui craquent les unes après les autres laissent un doux sillage. Midi sonne au clocher. La félicité des matins n’est rendu possible que par l’imposante nuit. Les heures de l’après-midi défilent ensuite et chatouillent mes narines. C’est le champs des possibles. Un grand champs de fleurs qui embaument.

Minuit sonne au clocher

3.jpg

Vous sentez la beauté du coucher de soleil qui vient ensuite ? Si, si, fermez les yeux, vous verrez. La fatalité du temps qui passe a abandonné ses habits de terreur. Elle laisse place à la célébration de la nostalgie du futur. Et je suis là, béat.e, enivré.e par demain. Quoi de plus beau que de s’adonner à l’impalpable ? Puissants dans notre impuissance face aux parfums du temps qui s’évaporent entre nos doigts.

Lever de lune

FORST Sarah